L'intelligence collective peut-elle se passer du numérique et/ou des licences libres
Transcript de la Session à Co-construire, 31 August 2017 - Méthodes d'intelligence collective, Tournai.[1]
Sujet: L'intelligence collective peut-elle se passer du numérique et/ou des licences libres?
Les outils numériques aident-ils ou au contraire freinent-ils les processus collaboratifs ? Pour certains, l’usage des ordinateurs casse la dynamique humaine, pour d’autres, les outils numériques permettent d’amplifier les processus. Et si nous en discutions ?
Participation
edit- Laurent Marseault (formateur en pratiques collaboratives)
- Agnez Bewer (Licences creative commons Belgique)
- Geert Van Pamel (Wikimédia Belgique)
- Bernard Brunet (Chambre des communs)
Principes de Copyright
editLes droits d'auteur sont stricts et les règles légales s'appliquent. Les licences sont internationales (en principe; avec variants). Une fois qu'une licence ouverte est accordée, elle ne peut pas être révoquée ou rétrogradée.
Types
edit(par ordre de liberté):
CC Zero et Domaine public
editCC0 - Aucun droit réservé - Domaine public
Licenses Creative Commons
editCC - Certains droits réservés
Avantages:
- Pas de contrat
- Réduire les incertitudes juridiques = simplicité
- Partagé
- Éternelle
Sous-types:
Usages commerciale permis:
CC BY CC BY-SA CC BY-ND
Usages commerciale non-permis:
CC BY-NC CC BY-NC-SA CC BY-NC-ND
Droit d'auteur normale
editDroits de propriété intellectuelle. Droits d'auteur, marques déposées, marques déposées. Droits d'auteur par défaut: tous droits réservés. Droit exclusif à:
- Copie
- Distribuer
- Modifier
Contrat mutuel cas par cas toujours nécessaire.
Exceptions:
- Citation
- Copie privée
CC0 / Public domain
edit- 70 ans après le décès de l'auteur (exceptions par pays)
- France: les victimes de la guerre mondiale sont protégées en plus
- France, Allemagne, Autriche: une pure licence sans droits n'est pas légale
- Aux États-Unis - tous les travaux payés publiquement (par exemple, la NASA, les géospatiales, les musées)
- Par décision de l'auteur
- Wikidata et d'autres bases de données; les universités; recherche scientifique
Licenses Creative Commons
editAvantages:
- Partage de connaissances
- Distribution simple de la connaissance
- Simple
- Peu d'administration
Risques:
- Mauvais étiquetage
- Licences incompatibles
- Violations des licences
Pas en conflit mais complementaire aux droit d'auteur. Toujours possible de demander un accord cas par cas quand la license CC n'est pas compatible avec l'usage voulu.
Usage par type de licence:
Commercial
editL'utilisation commerciale est autorisée.
CC BY
editLa licence CC la plus ouverte. Utilisé pas des musées ou le gouvernement.
CC BY-SA
editLes personnes privées ou collaboratives peuvent mieux utiliser CC-BY-SA
- Simple
- Clair
- Aucun risque, en principe
- Possibilités de collaboration
- Bâtir au savoir commun -> "Intelligence = Notre monde"
CC BY-ND - Non-derivative
editChangements non autorisés - copier / distribuer / utiliser en tant que tel
- Fréquenté par les artistes
NC - Non commercial
editNC - Avis de ne pas utiliser Non commercial à moins que:
- Vous êtes une entreprise commerciale
- Vous allez tracer et litiguer une utilisation non conforme
NC peut être mauvais pour l'éducation:
- Institutions travaille parfois avec argent privés => commerciale =? pas compatible/litige
- La presse et les relations publiques ne peuvent pas utiliser le matériel, sauf accord au cas par cas
- Peut être confus pour les étudiants et sur les plates-formes sociales
CC BY-NC
editUtilisé par des entreprises.
CC-BY-NC-SA
editExample: MIT Open Courseware
CC-BY-NC-ND
editPeut être bon pour les éditeurs/imprimeurs pour permettre l'utilisation de l'éducation.
Boucle vertueuse : intelligente et favorisante. Exemple de Medor pour tout le graphisme. Contaminer, ça prend du temps mais ça vaut la peine.
Copyright classique
edit- Beaucoup d'administration
- Contrat par cas
- Freine le partage de connaissance
Technique d'animation Fishbowl
editPrincipe de base dour tous les ateliers : on est libres de partir.
Table ronde, d'experts mais les experts sont dans le cercle du centre au début. Puis au fur et à mesure, le public par ses questions amène le débat vers d'autres directions => la personne qui souhaite intéragir prend la chaise libre au centre. Il doit toujours y avoir une chaise de libre => une personne au centre laisse la place. Rôle de l'animateur : vérifier que personne qui a quelque chose à dire va au centre. Et une chaise est toujours libre au centre.
A un moment tout le monde part. L'animateur reprend le relais et propose deux hypothèses : ou on arrive à la fin d'un cycle. Auquel cas, chacun est invité à prendre une place pour relancer le débat vers une nouvelle direction.
Sinon, on peut se dire que le tour de la question a été fait. Pause pour réfléchir.
Remplacer le mail par quoi?
editDans notre cas : quelqu'un a pris une chaise pour relancer le débat vers "?" Conclusion sur la méthode : c'est nouveau pour moi, je ne sais pas encore très bien pourquoi c'est intéressant. Je suis un peu perturbée par le fait que des gens puissent partir pendant qu'on parle : à accepter. Je suis d'accord sur la règle des deux pieds mais quand c'est sous le regard du cercle et que je suis au milieu. J'aime la fluidité, la structure dans le lieu, on a moins de barrières pour s'exprimer. J'aime qu'on puisse ré-orienter la discussion, ça tranche avec les débats où on s'écarte et on ne peut pas intervenir. C'est chouette d'avoir les leviers. J'ai appris plein de choses, ça donne une dynamique. Ici c'est de la découverte, mais dans des réunions avec besoin de parler très puissant, l'ingrédient "ordre" de prise de parole peut être important. Un troisième cercle ? Enlever des chaises au fur et à mesure du débat. Genant d'avoir des gens dans le dos : outils numériques pour les projeter. La forme n'a pas trop pris le dessus (parfois c'est pénible). C'est simple, juste besoin de quelques chaises et facile de compréhension. Rapidité avec laquelle les personnes repartaient vers le cercle du dehors - fluidité. pas vraiment de place pour des toutes petites questions & interventions (pas compris quelque chose) : rôle de l'animateur - c'est bien compréhensible. ok aussi sur la chaise vide ! Puissant pour adpoter une posture d'observateur, surtout pour s'assurer que le sujet est bien gardé. Responsabilité partagée - on y va et on dit si c'est pas intéressant. C'est intimidant de rentrer, tous les regards sont braqués sur toi.
Les mails, faut arrêter.
Une des causes de burn-out (urgent, masse, ...) = mettre des règles dans utilisation des libellés pour que ce soit le plus allégeant possible.
Qualité des échanges ?
editHabitude d'experts qui connaissent bien leur métier. Dans quelle mesure l'expertise individuelle vaut autant ? Avec quoi on part ? Ici - chaque fois 2-3 experts invités qui pouvaient apporter contenu. Mais dealer avec eux : laisser passer aussi si ça va sur sujet différent.
Mise en place ?
- pas de sujet chaud bouillant
- demander retour à la fin : comment améliorer la methode et ma posture d'animation
- être vigilant & dire : ne pas s'en aller quand tu poses une question, tu restes maitre de la situation que tu provoques, c'est pas toi qui part direct sinon les experts restent et des papillons - questions.
- rajout règle : personnes qui n'ont pas parlé sont prioritaire par rapport à ceux qui ont beaucoup parlé - injecte animation que tu explique. à un moment ceux qui n'ont pas parlé : arrêter le tout et faire le tour de ceux qui n'ont pas parlé, donnez juste votre nom
- personnes ont des papiers qu'ils peuvent venir mettre au milieu (ou des écrans), ajouter des gestes
- chouette de faire une carte mentale du débat en même temps
Ce n'est qu'une methode : on l'adapte si c'est pertinent pour nous ! Ce ne sont que des methodes pour que nous soyons humains.
Merci beaucoup, portez vous bien soyez heureux.
Tour de table
editLes "invités": Agnès, bénévole chez Creative Commons Belgique. Une des rares bénévoles non juriste, plutôt technicienne et utilisatrice
Geert Van Pamel, Wikimedia Belgique. Wikimedia Foundation est propriétaire de wikipédia. Tous les projets de Wikimédia sont protégés juridiquement comme des communs.Utilisent creative commons come licence de base (creative commons Share Alike)
Laurent, travaille sur 3 types d'outils :
- numérique, car le numérique peut faciliter IC et coopération dans certaines conditions - techniques d'animation - outils + politique, notamment dans la notion de partage
Licences & place du numérique
editMettre sur internet = différent de partager. Licence permet à d'autres de repartager. Droit d'auteur = licence par défaut. Donc, mettre du contenu sur internet n'est pas forcément "partager". Concrètement, si on publie et qu'on ne dit rien, le contenu est "protégé" par défaut (Copyright ou droit d'auteurs, suivant les pays) => il faut faire l'effort du choix de licence.
Numérique = bons outils pour partager. Par contre intelligence collective peut se passer du numérique (c'est exprimé plutôt comme un espoir que comme une affirmation je pense. Wikipédia, openstreetmap = bons exemples d'outils de partage. Il faut du numérique mais ce n'est pas suffisant.
Romain : ça dépend de quelle intelligence collective, et quelle éthique on veut. Exemple d'une Chambre de Commerce et d'Industrie, qui fait une demande d'intelligence collective, tout le monde travaille, mais aucune trace n'est partagée et accessible en aval. OK, je vous partage ma formation, mais vu ma licence - si vous l'utilisez, vous êtes obligés de mettre votre formation sous la même licence.
Réponse de Geert sur wikipédia : chaque personne reste propriétaire de sa contribution. Auteur différent de propriétaire (auteur du contribution reste propriétaire de celui-ci).licence distribuée come "Share alike".
Luc, créateur du fablab de Tournai : l'idée du fablab est le partage de connaissance, et le numérique n'est qu'un outil, qu'un prétexte. Dans un fablab, chaque objet créé est mis sur un serveur qui met en commun(retrouver le nom de la plate forme) => un creative commons n'est pas abandonner ses droits. C'est un droit + pointu. Il y en a plusieurs, thingiverse.com p. ex. utilise CC, mais c'est au choix de l'auteur (enfin il le faudrait).
Documents partagés en creative commons = bon indicateur pour un collectif afin de voir s'il est dans l'intelligence collective. Notion de Viralité => quelqu'un qui réutilise un document doit redéposer en Creative Commons.
Régine : consultante pose le problème de la "rémunération" de la personne qui produit (de l'IC ou autre) Peut-être à étudier sous le prisme du produit vs. service et celui du matériel vs. immatériel (coût de reproduction et de distribution nuls !) ?
Droit d'auteur vs droit d'usage: qui a créé, qui utilise et comment ? Exemple des Colibris : grains de formation réutilisable MAIS obligation de redéposer selon la même licence emCC.
Poser la question des communs dès le debut d'un collectif est important.
Quelle accessibilité du numérique ?
editResistance à l'informatique. Une fossé se creuse entre ceux qui les utilisent facilement et ceux qui se disent "c'est pas pour moi". Comment donner envie ?
Questions à se poser.
Outils "potentiellement" collaboratifs. Le numérique au service de l'intelligence collective : peut-être ? D'abord regardons où sont les endroits où on en a besoin : ex. prise de note par un secretaire - on veut collectiviser - oui / non - un choix collectif à faire et affiché. Quelqu'un qui arrive on lui dit ce qui a été choisi & pourquoi (gain de temps, contribution de chacun). Tous les outils ne sont pas géniaux, même si utilisé dans un autre collectif. Faut qu'il soit juste par rapport au besoin.
Foisonnement de tous ces outils, comment s'y retrouver ? Il existe des catalogues, y'a un outil pour tout faire. Qu'est-ce qu'on a besoin dans le groupe ) est-ce qu'il existe un outil pour ça - cahier des charges ? Souvent c'est l'inverse, les outils viennent nous chercher parce qu'ils sont sympas et jolis.
Trouvez-nous l'outil idéal ! Ca n'existe pas. Est-ce que vous avez vraiment besoin d'outils ? Enlevez mails, liste de discussion, faut un endroit où centraliser l'information = > un mur dans la cuisine "mur du projet" toutes les actions, projets, cahier par service pour donner des idées. En arrivant on voit tout de suite ce qu'on peut faire. Numérique pertinent si :
- grand nombre de personnes - on n'est pas côte à côté.
Si toutes les personnes passent tous les jours dans un endroit : ça devient la gare centrale : l'info se trouve ICI ! On a remis en place la collaboration.
A quoi ca va nous servir ? En tant que ... Je veux... Afin que ... Puis je vais choisir l'outil dans les catalogues.
On se met d'accord dans le groupe quel outil on utilise et pourquoi. Ce n'est pas gravé dans le marbre, c'est un cycle.
Quel pouvoir ? A l'informaticien + à l'outil
Exemples, cas concrets
editNormalement, le besoin amène à la compétence, si l'on fait l'effort. Il faut amener des possibilités de formation, donner les pré-requis, le service public (État, collectivités territoriales) doit y contribuer... Ou alors les associations...
Idem dans un jardin collectif: au démarrage tout par mailing liste, on a pris l'habitude. Puis arrivée d'une personne qui n'a pas d'ordi et lit ses mails toutes les deux semaines. Puis une autre sans même d'adresse mail - ça réveille de l'énervement, c'est pas possible de nos jours. Mise en place d'un système de binome : j'imprime et je mets dans sa boite. Dans le SEL : on respecte chacun, on trouve des solutions idem. Mais quid au niveau de la gouvernance ? Rédaction collaborative ? Il y a beaucoup de freins.
Exemple d'un groupe en transition. On aimerait informatique pour plus performant mais prise de décision ne peut pas se faire en envoyant des mails, donnant des informations. On ne sait pas comment faire. On en est revenu. Dans le groupe, une personne a pris un peu le pouvoir à travers ça, travaille dans une boite informatique, c'est un problème dans les associations. Un geek installe un nouvel outil toutes les semaines, des groupes peuvent en crever.
Plus on a de visibilité, plus on peut se passer de l'outil informatique. Page FB de dons : de nouveau même limite donc on va aussi participer à un marché avec un froire gratuire. On a donné des choses à des gens qui ont au moins un ordinateur alors que d'autres pourraient en avoir besoin.
Il est là, le numérique
editOn ne passera plus à côté, dans 20 ans on en parle plus. Mais il faut expliquer aux gens, mettre une licence, des libellés, on vole les données.
Diggroup - Cenozy - Tout le monde doit s'emparer du fait que les jeunes savent utiliser mais ne savent rien : lire un article, un pub, décoder les implications. Il faut connaitres les associations, s'en emparer.
Le gouvernement: PIX : autocertifé en compétences numériques : pas écrire en majuscule, être poli, dire bonjour/au revoir, mettre un objet. Faut se décider à les apprendre, les regles
Et puis quoi ?
editWiki - il existe plein de software différents. Une base de données centralisée contient tous les messages & organisé hierarchiquement. Sujet-soussujet. Wikipedia utilise l'outil mediawiki. Script php permet d'établir fonctionnalité (créer, changer, ajouter, indexer, donner des catégories) => permet de facilement chercher des données : historique, qui a changé quoi.
Slack / framateam : on fabrique un groupe + qui vient et sur quoi un discute. Salon de discussion = petits endroits où je vois tous les échanges, je reprends le fil.
Donc je vais chercher les infos plutôt qu'elles viennent à moi. Du coup attention où sont notées les infos. parce qu'on pourrait se mettre plein de notifications et avoir le même problème.
Techniques de placement de mails. 15 min début de matin et d'aprem : tu extrait le contenu nécessaire. Tu ranges les infos, tu fais ce qui est traitable directement, tu programmes une place de travail, je liste les tâches. Après tu y vas plus pendant une période de temps. Tu ne vas pas lire ce qui est arrivé depuis. Je sais que je peux supprimer ce dont je n'ai plus besoin.
Base = "en tant que ..." je souhaite que..." => quel est l'objectif de l'outil informatique. L'outil n'est pas cadrant. C'est une opinion... Je pense que l'outil est cadrant, notamment les logiciels propriétaires privateurs de liberté... Ca se discute :-)
On peut tout faire avec les logiciels libres ! Oui ;-)
L'outil n'est pas cadrant
editC'est une opinion... Je pense que l'outil est cadrant, notamment les logiciels propriétaires privateurs de liberté... Ca se discute :-) Les logiciles privés cadrent, inévitablement.
L'ouverture donne accès à plus de créativité ! Exemple de connection OpenStreetMap et WikiPédia.
Il faut être curieux mais aussi disposer des pré-requis ! C'est là que le bât blesse, les "digital naïves" se croient super compétents mais ne comprennent pas les enjeux et les rouages, et les "anciens" n'ont pas les pré-requis et n'osent pas les demander (où ne savent pas où).
Le code source : cadenassé = on peut seulement utiliser. ouvert = on peut l'améliorer et le rendre à la communauté.
Le mot de la fin
editOn est parti des licences libres et lien à l'intelligence collective et on revient aux logiciels libres, nés de l'intelligence collective. se trouver les outils qui nous permettent d'être maître.